Bouleversée par la crise, l’industrie du Conseil doit se réinventer (experts)
L’année 2020, marquée par la pandémie du Covid-19, a été difficile pour l’industrie du conseil, qui souffre déjà de plusieurs maux, au Maroc. Le secteur a toutefois su s’adapter rapidement, mais des changements de business model et de stratégies s’avèrent nécessaires dans l’ère post-Covid.
Lors d’un workshop virtuel organisé conjointement, mardi 6 avril, par la Banque européenne pour la restructuration et le développement (BERD) et l’Union européenne au Maroc, sous le thème « l’industrie du conseil au Maroc : challenges et opportunités post Covid 19 », différents intervenants ont dressé un panorama du secteur du conseil au Maroc et présenté les difficultés auxquelles il a fait face durant les premiers mois de la pandémie, ainsi que les opportunités post-Covid.
Les maux du secteur
Lors de son intervention, Nabil Benazzouz, président de la Fédération marocaine du conseil et de l’ingénierie (FMCI), a listé les trois principales problématiques du secteur.
La première fait référence à l’organisation du marché et donc « l’amalgame entre les branches des spécialités des cabinets de conseil ». Selon lui, il existe trois principales spécialités dans ce secteur. La première est le « management, traitant du conseil, de l’audit et les conseils légaux, qui est menée à l’international par les Big 4″. La seconde est relative au « volet stratégie, qui traite de l’étude des marchés, de la veille, ainsi que le repositionnement, menée par les MBB, (McKinsey & Company, Boston Consulting Group et Bain & Company) ». La troisième est celle des « boutiques spécialisées, traitant un aspect spécifique dans l’une des deux branches citées précédemment ».
« Au Maroc on trouve de tout. Et le danger est que des bureaux d’une certaine taille, connus dans un spectre de spécialité donné, profitent de cette situation locale confuse, pour s’improviser un peu partout et pallier, à leur manière, au manque de visibilité sur la commande. Avec tous les corollaires que ceci peut impliquer, à savoir le dumping, la croissance non saine et l’atteinte à la crédibilité et la réputation du conseil. Cette situation est également contre-productive vis-à-vis de notre objectif qui est de booster le marché, au lieu de le rétrécir ».
La seconde problématique du secteur est « la sous-valorisation des prestations et la baisse des honoraires. Un point que nous examinions avec le pouvoir public, le ministère des Finances et les opérateurs privés bien avant le Covid, dans le cadre du contrat-programme du secteur », signé en 2018 avec l’Etat.
La troisième est « l’insuffisance, voire l’absence d’évaluation des prestations, assortie de récompenses et de sanctions. Qu’on fasse une bonne prestation ou pas, on est toujours traité de la même manière, ce qui encourage la médiocrité. Et c’est pour cela que la régularisation du marché tarde à venir ».
Source: https://www.medias24.com/2021/04/08/bouleversee-par-la-crise-lindustri…
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